NTM, le concert (tant attendu) à Bercy

Publié le par Julotte

Hier soir, c'était le grand soir. Quatre mois que j'avais réservé ma place pour le concert de NTM. Le groupe que j'ai le plus souvent eu l'occasion d'admirer en live, parce que tout simplement le meilleur groupe sur scène. ^^


NTM, j'en suis fan depuis mes 17 ans
. Je connais toutes les paroles par coeur. Treize ans que je bouge façon neuf trois sur leurs beats en levant le poing au rythme des po-po-po-pow. Alors, autant vous dire que lorsque j'ai appris que le duo se reformait le temps (au moins) d'une série de concerts, j'ai eu le sentiment de vivre une espèce petit miracle.

Une ombre au tableau cependant : le spectacle est à Bercy
. Bercy ! Quinze mille personnes au bas mot ! Partager ce moment avec 14 999 autres personnes... pffff... NTM, c'est juste devenu grand public en fait. Je n'ai même plus cette petite fierté, ce petit jardin à moi qui me fait me sentir un peu à part. Non, maintenant, écouter NTM, c'est juste branché, un incontournable dans la playlist de base du bobo parisien.
*Mais bon (me dis-je), je tâcherais de faire la différence en chantant bien toutes les paroles, mêmes les plus anciennes (quitte à rajouter du yaourt sur les passages oubliés), en prenant bien soin de tourner la tête de gauche à droite, histoire que ceux qui m'entourent comprennent que malgré ma jupette et mon air de fille sage, j'étais fan avant eux. Pas une imposteuse qui aurait pris le train (de banlieue) en route. Non mais.

Hier soir, donc, était le jour J... Complètement survoltée, je répétais à mon homme "ça va être géant, ça va être géant ! Tu ne te rends pas compte, mais tu vas vivre un moment uniiiique !" (ben oui, lui n'avait jamais eu la chance,  jusqu'à lors, de bouger son boule sur du NTM live).

Une fois dans la salle, avec 1h30 de retard, le concert débute.
J'attends de me laisser imprégner par la seine-saint-denis sève, de laisser hurler la grosse caille-ra qui sommeille en moi. J'attends, j'attends... Mais ça ne prend pas.
Je suis dans l'immense fosse, je ne vois pas la scène, je ne vois pas les kings, je rate tout de leurs joutes corporelles et corps à corps virils, de leurs jeux de jambes et de leur osmose scénique. J'entends mal aussi. C'est trop grand, il y a trop de monde. Ça me rend dingue. Non, NTM, c'est la promesse d'une transe bestiale. C'est la rage que tu lis dans les yeux du voisin, sa transpiration que tu sens, les bass qui tremblent sous tes pieds, c'est une grande communion rythmique et verbale.

Mais là rien. Ou si peu. Je bouge quand même la tête, j'essaie d'y croire, d'y mettre un peu d'entrain.... mais y a rien à faire. Je ne suis pas dedans. C'est mou, c'est timoré.

Les kings  le sentent et s'énervent. On se fait engueuler, accuser d'avoir de l'arthrite, de faire moins de bruit à 15 000 qu'eux deux sur scène... Oui mais... C'est affreux à dire mais... je m'ennuie. Je m'en veux de m'ennuyer, mais je m'ennuie. Je suis à deux doigts de quitter la salle au milieu du concert tellement je suis déçue de m'ennuyer.

Je resterais finalement jusqu'au bout, mais malgré leurs efforts comme les miens, la magie n'opèrera pas. Elle s'est diluée dans cette grande salle et dans cette foule trop dense.

Après la dernière chanson, on n'a même pas le droit à un rappel. On est punis. Tant mieux. Il est minuit... et de toutes façons,
je suis déjà ailleurs depuis deux heures.

Publié dans DE LA VIE

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article